Les fidèles de la plus connue des séries d'EA Sports ne peuvent pas se plaindre en terme de quantité puisque c'est, tous supports confondus, le troisième FIFA différent à voir le jour depuis le mois de septembre. Les joueurs ayant oeuvré dans les éliminatoires présents sur la dernière mouture Xbox 360 peuvent donc désormais accéder à la phase finale dans son intégralité, avec le calendrier officiel (ou non, c'est au choix). L'objectif est donc simple : vous pouvez, si vous le souhaitez, prendre part aux éliminatoires qui ont débuté il y a deux ans et reprendre un à un les matchs d'une des 126 sélections nationales présentes dans le jeu en suivant le calendrier officiel. Par exemple, si vous choisissez de revivre l'aventure française, il vous faudra en découdre avec la Suisse, l'Eire, Israël, Chypre et les Iles Féroé. Bien évidemment, vous pouvez toujours choisir d'établir un nouveau tirage au sort dans les groupes afin d'évoluer dans un calendrier inédit. Enfin, pour ceux qui sont pressés d'en découdre, Coupe Du Monde De La FIFA 2006 vous permet de vous projeter directement le 9 juin sans passer par la case qualification
Cinq modes de jeu sont à dénombrer : Match Amical, Séance de tirs au but, Entraînement, Coupe du Monde ou Défi Mondial. Si les trois premiers n'ont rien de vraiment original, on pourra davantage s'arrêter sur les deux suivants, principaux intérêts du protégé d'EA Sports. Concernant la Coupe du Monde, quelques ajouts font leur apparition pour rendre l'épopée plus intéressante et interactive qu'elle n'était jusque-là. Pour commencer, l'écran principal de ce mode précis contient pas mal d'informations à prendre en compte. On peut ainsi connaître la forme de l'équipe que l'on va affronter, son système tactique préférentiel, sa mentalité, son style de jeu et ses joueurs clés. De plus, un bilan de ses meilleurs buteurs et des joueurs absents pour la rencontre (pour cause de blessure ou suspension) est établi afin que l'on soit informé de la situation contextuelle de la rencontre. Pour continuer dans l'interactif, quelques phrases de sélectionneurs apparaissent en bas de la page, nous informant sur le moral de telle ou telle équipe. Pas très utile mais sympathique tout de même. Toujours dans cette optique, un magazine virtuel de la Coupe du Monde recense l'actualité des éliminatoires et résume ce qu'il faut retenir des dernières confrontations. Enfin, on dispose d'un passeport EA dans lequel on pourra retrouver nos performances passées, une sorte de galerie qu'il faut remplir en décrochant la qualification dans chacune des six zones (Europe, Afrique, Asie, Océanie, Amsud et Concacaf). Le reste est somme toute classique avec des tonnes de statistiques dans chacun des autres groupes. Une bonne habitude que n'a pas perdue EA.
Le Défi Mondial quant à lui effectue un bref retour en arrière. Vous pourrez par son intermédiaire, revivre certains matchs des Coupes du Monde passées. Alors là, les nostalgiques s'enflammeront en se disant qu'ils pourront jouer avec les Blanc, Deschamps et compagnie afin de se remémorer de bons souvenirs... Eh bien non ! En réalité, ces défis se disputent avec les joueurs actuels. Difficile de se motiver quand vous revivez le France-Croatie de 98 (les deux seuls buts marqués par Thuram en sélection nationale) avec des Malouda, Dhorasoo, Gallas, Boumsong et compagnie alors que les Blanc, Desailly, Lizarazu ou Deschamps ne sont pas sur la pelouse. Changer le cours de l'histoire oui, inverser la situation d'une rencontre alors qu'il ne reste que quelques minutes à jouer oui, mais avec des joueurs qui n'étaient même pas internationaux à l'époque non. Cela est vraiment paradoxal et d'un illogisme total puisque le vrai plaisir à revivre ce genre de rencontre découle du fait que l'on évolue avec d'anciennes gloires qui sont aujourd'hui retraitées ou qui officient en tant qu'entraîneur. Imaginez une finale de Coupe du Monde 86 sans Diego Maradona... Ceci est dommage car l'idée est sympathique d'autant que l'on a deux objectifs à remplir à chaque défi : un principal (gagner le match la plupart du temps) nous offrant une médaille de bronze et un secondaire (accentuer l'écart de but, marquer un certain nombre de fois) qui donne accès à une récompense supérieure.
Pour en finir avec les différents modes de jeux, on appréciera vraiment les séances de tirs au but new look. Tout d'abord, on dispose d'une vue de caméra légèrement décalée sur la droite (derrière le joueur) qui n'est pas pour déplaire même si elle se révèle assez déconcertante dans un premier temps. Il est vrai que le coup tenté par EA pour rendre cette épreuve plus cruelle et stressante qu'elle n'est déjà est plutôt réussi puisqu'on a la possibilité, en tant que tireur ou gardien, de déstabiliser l'adversaire. Si vous êtes gardien, vous pouvez vous déplacer sur la ligne, écarter les bras ou sautiller sur place. Le tireur peut également gruger un peu en tardant à shooter ou en enchaînant de petits sauts à son tour. Enfin, lors du tir au but décisif, on ressent les battements du coeur de son joueur augmenter de cadence afin d'élever un peu plus la tension qui règne sur le terrain
au niveau de la gestion d'équipe, on dispose toujours d'aussi peu d'options différentes. On doit choisir son schéma parmi une quinzaine pré-établis. Le seul impact que l'on peut vraiment avoir se situe dans le choix des tireurs de coups de pied arrêtés. En revanche, chaque équipe dispose d'une trentaine ou d'une quarantaine de joueurs sélectionnables. Malheureusement, parmi eux, on notera pour l'Equipe de France l'absence de Ribéry, Micoud (boudés par le sélectionneur jusqu'alors donc c'est compréhensible), Frey Armand, Toulalan et Anelka (alors que Debuchy est là (!)). Ne comptez donc pas inclure ces hommes-là dans vos 23. Pourtant ces derniers ont tous été à un moment appelés chez les bleus même si seul Anelka est entré en jeu. La grosse déception de cette version 360 est de ne pas pouvoir créer de joueurs via un éditeur puisque cette fonction n'a tout simplement pas été ajoutée ici. Quel dommage quand on sait que cet éditeur présent sur les autres supports est vraiment très développé et permet de faire à peu près ce qu'on veut !
Le gameplay de son côté n'a pas connu de véritable évolution. C'est toujours très simple à prendre en main, très rapide, très arcade mais surtout très répétitif. On ragera notamment sur le fait que 90 % de nos frappes trouvent systématiquement le cadre sans que l'on n'ait à jouer plus que de rigueur avec le dosage du tir. Les gardiens sont assez irréguliers, sortant parade sur parade à certains moments et se trouant 4 fois sur 5 à d'autres. A ce propos, les portiers doivent tous souffrir d'une surcharge pondérale car ils ne parviennent que très rarement à s'envoler pour aller chercher un ballon dont la course est destinée à s'achever sous la barre transversale. A moins que ce ne soit leurs réflexes qui aient été mal calibrés par les développeurs... Leur pied d'appui ne quitte quasiment jamais le sol, ce qui fait qu'ils sont très souvent battu par des frappes qui dépassent la mi-hauteur. L'impression que le ballon nous colle au pied n'a pas disparu et la plupart des tirs que l'on effectuent ne prennent que peu ou pas en compte la position dans laquelle on se trouve. Autrement dit, même dans un angle fermé, sur notre mauvais pied et marqué de près par un défenseur physiquement supérieur, on parviendra la plupart du temps à décocher une frappe qui, dans le pire des cas, frôlera le poteau, obligeant le gardien à plonger ou dans le meilleur des cas finira sa course au fond des filets. Un autre point qui ne fera pas l'unanimité concerne les passes en profondeur. Celles-ci sont une véritable arme fatale. Les défenseurs centraux ont un mal fou à anticiper la course de nos attaquants et mettent beaucoup de temps à comprendre que la balle va aller dans l'espace, dans leur dos et non pas dans les pieds de son destinataire.
Concernant l'ambiance à proprement parler des rencontres, on retrouve la patte d'Electronic Arts sans que celle-ci ne parvienne vraiment à convaincre. Entre les hymnes nationaux bizarrement jouées à la fin des rencontres, les confettis qui tombent de nulle part à chaque but inscrit et les caméras (pourtant en grand nombre) trop éloignées des joueurs, on constate que tout n'est pas franchement au point et que nombre de petits détails importants sont à revoir. Dommage car la bande-son est vraiment bonne et les commentaires de Paul Le Guen et Hervé Mathoux plutôt séduisants, même si ce dernier a tendance à en faire beaucoup trop. Enfin, sachez que vous pourrez débloquer pas mal de contenu pour varier les plaisirs, allant des joueurs de légende aux maillots des équipes qui ont marqué l'histoire ou à différentes couleurs de chaussures en passant par les nombreux ballons spécialement conçus pour cet événement. Pour cela, il faudra avoir accumulé un maximum de points durant les défis et les rencontres (de compétition ou non). D'ailleurs, en parlant de joueurs de légende, on constate un bug récurrent dans la composition des équipes. Par moment, lorsqu'un joueur est suspendu et qu'il ne peut pas participer à la prochaine rencontre de son équipe, il est tout simplement impossible de choisir celui qui tiendra sa place. On démarre donc un match dans l'incertitude la plus totale et on s'aperçoit que c'est un joueur de légende qui a pris sa place. Il m'est arrivé de voir Marius Trésor s'accaparer la place habituellement tenue par Jean-Alain Boumsong en défense centrale... En bref, FIFA n'a pas changé au niveau du gameplay, ce qui n'est pas vraiment une surprise. Les amateurs de la série le loueront, les fans de simulation ne s'arrêteront que quelques minutes dessus afin d'être sûr de ne pas passer à côté d'une bonne surprise.